31 décembre 2007

 

Bonne et heureuse année mathématique.

x(t) = sin(2t) - 6sin(5t)
y(t) = ( cos(4t) )^5 - 1.1cos(t)
0< t <2*Pi
Ce fichier , créé avec Maple , peut aussi être obtenu avec une simple calculatrice graphique ou un grapheur en ligne comme celui- ci

(sélectionner bien sûr le mode paramétrique et régler la fenêtre de calcul comme il convient)


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30 décembre 2007

 

Le paraboloïde hyperbolique



En mathématiques,un paraboloïde est une surface du second degré de l'espace euclidien. Il fait donc partie des quadriques, avec pour caractéristique principale de ne pas posséder de centre de symétrie.

Certaines sections d'un paraboloïde avec un plan sont des paraboles. D'autres sont, selon le cas, des ellipses ou des hyperboles. On distingue donc les paraboloïdes elliptiques et les paraboloïdes hyperboliques.

La photo et le schéma nous montrent le paraboloïde hyperbolique.

Dans un repère bien choisi, son équation est de la forme

\left( \frac{x}{a} \right) ^2 - \left( \frac{y}{b} \right) ^2 - z = 0\,\!

La forme particulière de cette surface lui vaut le surnom de selle de cheval. On reconnaît,sur le schéma, en jaune, des hyperboles " horizontales " et en violacé, des paraboles "verticales "

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29 décembre 2007

 

Un rapport de l'inspection générale sur la série S veut retarder la spécialisation des lycéens.

Le rapport sur la série S (une série qui échoue à produire les étudiants en sciences nécessaires) , rédigé par les inspecteurs généraux Jean Moussa Claudine Peretti et Daniel Secrétan vient d'être publié .

l'extrait suivant provient du site http://www.education.gouv.fr

"Malgré les réformes mises en œuvre, la suprématie de la série S ne se dément pas. Elle reste une filière élitiste, qui ouvre toutes les portes pour accéder à l'enseignement supérieur avec les meilleures chances de réussite, mais qui n'oriente pas suffisamment vers les sciences. Cette situation est la conséquence à la fois d'un échec des enseignements de détermination en classe de seconde qui pré orientent les élèves plus qu'ils ne les aident à se déterminer, et de caractéristiques propres à cette série : part importante d'enseignements généralistes, enseignement scientifique perçu encore comme aride, spécialités en terminale dont l'effet n'est pas celui escompté, très (trop) haut niveau d'exigences de la part des enseignants. Pour y remédier, le rapport préconise d'instaurer en seconde une préparation au choix qui permette aux élèves d'aborder tous les grands domaines de formation qui s'offrent à eux en les articulant avec les grands types de débouchés et d'organiser l'enseignement au cycle terminal autour d'un tronc commun et d'enseignements d'approfondissement dont le poids augmenterait entre la première et la seconde afin que les élèves effectuent un choix progressif."

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28 décembre 2007

 

La conjecture de Goldbach.

En 1742, le mathématicien prussien Christian Goldbach écrivit une lettre au mathématicien suisse Leonhard Euler dans laquelle il proposait la conjecture suivante :
Tout nombre supérieur à 5 peut être écrit comme une somme de trois nombres premiers.
Euler, intéressé par le problème, répondit avec la version plus forte de la conjecture :
Tout nombre pair plus grand que deux peut être écrit comme une somme de deux nombres premiers. Par exemple,
4 = 2 + 2
6 = 3 + 3
8 = 3 + 5
10 = 3 + 7 = 5 + 5
12 = 5 + 7
14 = 3 + 11 = 7 + 7

La conjecture originale est connue de nos jours sous le nom conjecture faible de Goldbach, la suivante est la conjecture de Goldbach forte. Celle-ci était connue de René Descartes. La version forte implique la version faible, puisque n'importe quel nombre plus grand que 5 peut être obtenu en ajoutant 2 ou 3 à un nombre pair plus grand que 2.
Cette conjecture a fait l'objet de recherches par plusieurs théoriciens des nombres et a été vérifiée par ordinateur pour tous les nombres pairs jusqu'à 3*10^(17) à la date du 26 décembre 2005.
La conjecture de Goldbach , qui est l'un des plus vieux problèmes non résolus de la théorie des nombres et des mathématiques a inspiré de nombreux romanciers.
Afin de faire de la publicité pour le livre Uncle Petros and Goldbach's Conjecture de Apostolos Doxiadis, l'éditeur britannique Tony Faber offrit un prix de 1 000 000 $ pour une preuve de la conjecture en 2000. Le prix ne pouvait être attribué qu'à la seule condition que la preuve soit soumise à la publication avant avril 2002. Le prix n'a jamais été réclamé.

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27 décembre 2007

 

Emile et Henri.

L'extrait ci-dessous fait le portrait de deux "génies" du XIXe siècle,un romancier et un mathématicien;reste à deviner lesquels .
"L'un avait une intelligence volontaire, consciente, méthodique et semblant faite pour l'abstraction mathématique : elle a donné essentiellement naissance à un monde romantique.
L'autre était spontané, peu réfléchi, ayant plus de goût pour le rêve que pour une approche rationnelle et faite, semble-t-il, pour des travaux de pure imagination, sans soumission à la réalité : il a triomphé dans la recherche mathématique."

Cette citation vient du psychologue Édouard Toulouse.

Qui sont donc Emile et Henri ?

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26 décembre 2007

 

Qui est-ce ?

Il est né à Beauvais dans l'Oise en 1875.
Il meurt à Paris en 1941.
Il a élaboré en 1902 une théorie de l'intégrale exposée dans sa thèse
"Intégrale, longueur, aire".
Il formule en 1901 une théorie de la mesure.
Un théorème de topologie porte son nom associé à celui de Borel.
Un lemme porte mon nom associé à celui de Riemann.
Une mesure porte son nom.

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25 décembre 2007

 

Enigme pour 2008

Quel est le deux mille huitième chiffre après la virgule du nombre obtenu en divisant 2008
par 22 ?
et par 21 ?

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24 décembre 2007

 

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22 décembre 2007

 

La bataille des corps flottants

Les théories de Galilée lui attirent nombre d'ennemis. En septembre 1611, une fameuse controverse l'oppose à Delle Combe, devant le duc Cosme II de Médicis. Elle porte sur les raisons qui font que la glace flotte sur l'eau. Galilée arrive à démontrer que c'est parce que la glace est moins dense que l'eau, ce qui remet en cause la doctrine aristotélicienne.
Une vidéo de France 5 Education

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Quand mathématiques et physique divorcent : Le paradoxe de Banach-Tarski .

L'infini est inaccessible - on peut l'approcher mais jamais l'atteindre - absent de la réalité, insaisissable, abstrait.

Infini et limite:

L'infini renvoie à la notion de limite - limite hors d'atteinte et non frontière franchissable.

De la limite à l'extrême limite, la mesure comme arbitre:

L'extrême limite reste dans le domaine du tangible. C'est le dernier lieu accessible où la mesure s'impose comme arbitre.

La théorie mathématique de la mesure a donné lieu en 1924 au
paradoxe de Banach-Tarski.
Ce paradoxe, montre qu’il est possible de couper une boule de \mathbb R^3 en un nombre fini de morceaux et de réassembler ces morceaux pour former deux boules identiques à la première.
Il montre qu’il existe des morceaux non-mesurables, sans quoi on obtiendrait une contradiction
(la longueur, la surface ou le volume étant des exemples de mesures).
Il remet en cause notre notion intuitive de volume, puisque il n’y pas de
« création » de matière, donc il existe des parties de \mathbb R^3 pour lesquelles la notion de mesure(et donc de volume) n’a pas de sens.
La démonstration de ce paradoxe utilise l’axiome du choix, qui a été et est toujours contesté par certains mathématiciens. Par ailleurs, cet axiome est nécessaire pour construire des ensembles non mesurables.

C'est le grand divorce entre la physique dont les théories sont étayées par les résultats de mesure, et les mathématiques où la mesure même est objet de théorie.

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21 décembre 2007

 

Ariane 5: Décollage ce soir de 22h14 à 22h58 (heure de Paris)


Hauteur : environ 50 mètres, soit un immeuble de 15 étages
Diamètre : environ 5,40 m , soit une voiture
Poids : environ 750 tonnes au moment du décollage, soit un dixième de la Tour Eiffel
Carburant :
Propulseurs d'appoint : 480 tonnes de poudre (propergol solide) répartis dans les deux boosters, mis en place dans le bâtiment d'intégration lanceur.
Étage principal (cryo) 220 tonnes d'ergols liquides (hydrogène et oxygène) rempli juste avant le décollage
Vitesse : supérieure à 8 000 km/h deux minutes après le décollage
Vitesse de libération (finale) : 10 km/s
Puissance : 20 gigawatt soit toutes les centrales nucléaires françaises en fonctionnement
La turbopompe du moteur cryogénique Vulcain possède la puissance de deux TGV. Elle tourne à 30 000 tours/minute, en comparaison, le moteur de F1 Ferrari Tipo 053 a un régime moteur de 18 800 tours/minute
Le prix moyen demandé est de 130 millions d'euros pour 10 tonnes de matériel mis en orbite (en 2007).

Vidéo du décollage en direct ici

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"Les nouvelles technologies nous ont condamnés à devenir intelligents ! ". C'est ce que postule Michel Serres...


Le 11 décembre 2007, à l'occasion des 40 ans de l'INRIA, Michel Serres a donné une conférence sur la révolution culturelle et cognitive engendrée par les nouvelles technologies. Le célèbre académicien y explicite comment la révolution informatique change notre rapport au monde. Tout comme avant elle, l'écriture, puis l'imprimerie, ont profondément transformé nos modes de vie. Une conséquence inévitable de toute révolution.
Voir la conférence

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Trente livres de mathématiques qui ont changé le monde.

Présentation de l'éditeur
Le but de cet ouvrage est de présenter quelques livres comportant des découvertes ou progrès mathématiques importants en réunissant, d'une part, une courte biographie des auteurs éponymes de ces inventions, théorèmes ou algorithmes et, d'autre part, un petit extrait des œuvres originales concernées. Les ouvrages anciens, qui sont souvent complexes et obscurs, diffèrent fortement de la façon dont on les expose aujourd'hui. Le lecteur en prendra sans doute conscience en lisant les extraits proposés ici. Voici donc trente livres, publiés entre 1482 et 1916, bien connus par l'influence qu'ils ont exercée sur l'évolution de la science mathématique et sur la mathématisation d'autres disciplines telles que la physique. Nous avons inclus dans le champ des mathématiques, la mécanique que Lagrange considérait comme une géométrie à quatre dimensions et les probabilités qui prennent une place de plus en plus grande dans les sciences modernes.

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Bibliothèque du Monastère-Palais de l’Escorial

cliquer pour agrandir

Monastère-Palais de l’Escorial édifié à la demande de Philippe II, fils de Charles Quint, au pied de la sierra de Guadarrama, au nord de Madrid, à la fin du XVIe siècle

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20 décembre 2007

 

Ainsi parla (parlait) Zarathoustra :Extrait.

Ô mes frères, je vous consacre et vous indique une nouvelle noblesse : vous devez être, pour moi, les pères, les éducateurs, les semeurs de l'avenir, en vérité, non pas une noblesse, que vous pourriez acheter comme les épiciers et avec l'or des épiciers : car tout ce qui a son prix est de peu de valeur. [... ] Ô mes frères, ce n'est pas en arrière que votre noblesse doit regarder, mais au loin ! Vous devez être des bannis de tous les pays de vos pères et de vos ancêtres ! C'est le pays de vos enfants que vous devez aimer : que cet amour soit votre nouvelle noblesse, - ce pays encore à découvrir dans la mer la plus lointaine ! C'est lui que j'ordonne à vos voiles de chercher, de chercher encore. En vos enfants vous devez vous racheter le fait d'être les enfants de vos pères : c'est ainsi que vous devez sauver tout le passé ! Voilà la nouvelle table que je dispose au-dessus de vous.

Friedrich Nietzsche

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En calcul, des singes sont (presque) aussi performants que des étudiants

Les singes sont décidément malins. On savait les chimpanzés capables de maîtriser près de 1 000 mots – contre 25 000 chez un collégien. Récemment, une spectaculaire expérience de mémorisation de chiffres, décrite dans Current Biology de décembre et réalisée au Japon, avait révélé leurs surprenantes capacités en la matière.


Mais voilà que les macaques rhésus se montrent à leur tour plus forts en maths qu'on ne s'y attendait. Jessica Cantlon et Elizabeth Brannon, de la Duke University (Caroline du Nord), viennent de démontrer qu'ils sont capables de réaliser mentalement de petites additions, avec un taux de réussite proche de celui d'étudiants.

L'expérience, décrite dans la revue PLoS Biology du 17 décembre, consistait à présenter successivement deux séries de points sur écran. Apparaissaient ensuite, sur le même écran, deux nuages de points, dont un seul correspondait à l'addition des deux premiers.

Les deux macaques femelles, Feinstein et Boxer, étaient récompensées par une boisson sucrée lorsqu'elles pointaient le bon résultat. Les étudiants volontaires avaient touché forfaitairement 10 dollars.

La suite ici

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19 décembre 2007

 

(Une fois n'est pas coutume) Citons Bill Gates.

"In almost every job now, people use software and work with information to enable their organisation to operate more effectively."

Dans presque tous les emplois maintenant, les gens utilisent des logiciels et travaillent avec l' information pour permettre à leur organisation de fonctionner plus efficacement.

"That's true for everyone from the retail store worker who uses a handheld scanner to track inventory to the chief executive who uses business intelligence software to analyse critical market trends."

C'est vrai du simple magasinier qui utilise un scanner de poche pour suivre l'inventaire jusqu'au cadre supérieur qui utilise les logiciels d'intelligence économique pour l'analyse critique des tendances du marché.

"So if you look at how progress is made and where competitive advantage is created, there's no doubt that the ability to use software tools effectively is critical to succeeding in today's global knowledge economy. "

Donc, si vous regardez la façon dont les progrès sont réalisés et où un avantage concurrentiel est créé, il ne fait aucun doute que la capacité à utiliser efficacement les outils logiciels est essentielle pour réussir dans l'économie mondiale d'aujourd'hui fondée sur le savoir.

"A solid working knowledge of productivity software and other IT tools has become a basic foundation for success in virtually any career. "

Une solide connaissance des logiciels de productivité et d'autres outils informatiques est devenu un fondement essentiel de la réussite dans pratiquement n'importe quelle carrière.

"Beyond that, however, I don't think you can overemphasise the importance of having a good background in maths and science. "

Cependant et au-delà, je ne pense pas qu'on puisse exagérer l'importance d'avoir un bon bagage en mathématiques et en sciences.

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Choisir l'option maths en première L .

Diaporama présentant (pour des élèves de Seconde) une présentation de l'option Maths
en première L.
presentation_option_maths_serie_L.ppt

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18 décembre 2007

 

Hymne à la Taupe

La Taupe est la classe de maths spé . En France Maths spé ou Mathématiques spéciales est le nom donné à la deuxième année de classe préparatoire scientifique. Ouverte aux élèves issus de Maths Sup, elle permet de se préparer aux concours des grandes écoles d'ingénieurs et des écoles normales supérieures.
L'enseignement est à très forte dominante scientifique sans l'être exclusivement (mathématiques, physique, chimie, français-philosophie, langues étrangères...)

Durant sa première année en Maths spé, l'élève est dit 3/2 (trois-demis). À l'issue des concours, l'élève peut - s'il le désire - redoubler sa classe de maths spé. Il est alors appelé 5/2.

Ci dessous l'hymne que l'on chantait toutes les semaines du temps du bizutage*

*Autrefois pratique courante et plutôt contestable visant à infliger aux nouveaux étudiants un certain nombre de "rites initiatiques" le bizuthage est désormais sanctionné par la loi du 17 juin 1998.
Le bizuthage permettait -selon un certain point de vue- de développer des valeurs de solidarité et de connaissance de l'autre et de soi.
Le bizuthage a désormais laissé la place la plupart du temps à une "intégration" qui permet aux nouveaux arrivants de faire connaissance entre eux, de découvrir leur nouveau lieu de travail (et de vie) par le biais de soirées.

Hymne à la taupe


(Sur l'air de la Galette de Saint Cyr.)


Jehovah fit sortir le taupin du néant
Planant sur l'Univers de son vol de géant.
Du flot de ses calculs, il inonda le monde
Et répandit partout sa science féconde.

REFRAIN:
Artilleurs mes chers frères,
A sa santé buvons un verre,
Et répétons ce gai refrain:
"Pschitt à la Taupe et aux taupins."
Et répétons... ET REPETONS!
Ce gai refrain... CE GAI REFRAIN!
"Pschitt à la Taupe et aux Taupins."

Pour résoudre le problème, il eut la fière idée
De ne choisir qu'un axe de coordonnées:
Sous le ciel étoilé de saphir et d'onyx,
Il plaça le taupin sur le grand axe des X.

(REFRAIN)

Et quand viendra la fin de toute vie sur Terre,
Quand tout s'écroulera, dans un bruit de tonnerre,
Et qu'aux deux points cycliques, on verra apparaître,
Ecrit en traits de feu: "La Terre a cessé d'être."

(REFRAIN)

Ignorant cet avis, émanant de Dieu même,
Cherchant à démontrer un dernier théorème,
Sur les débris fumants des empires humains,
On verra se dresser: LE DERNIER DES TAUPINS!

(REFRAIN)

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Mathématiques et architecture :L'opéra de Pékin :Une conférence de Paul Andreu


Pour l'opéra de Pékin, l'architecte Français Paul Andreu avait d'abord pensé à l'ellipsoïde. Mais le plafond baissant trop rapidement avec l'équation
x²/ + y²/b² + z²/c² = 1 ,
il a eu l'idée de recourir d'abord au super-ellipsoïde (remplacer l'exposant 2 par 4) ;
jugeant le résultat trop plat, il a opté après des simulations sur ordinateur pour un exposant 3,5.

Parcours de Paul Andreu

Ancien élève de l'école de polytechnique
Ingénieur des ponts et chaussées et diplômé de l'Ecole Nationale supérieure des Beaux arts
Architecte diplômé par le gouvernement
Dès le début de sa carrière, il rejoint la société Aéroports de Paris où il devient Directeur de l'architecture et de l'ingénierie

L'opéra de Pékin

"Le grand théâtre national de Chine, c'est le nom officiel de la construction dont j'ai la charge depuis plusieurs années à Pékin. De manière courante, en français et en anglais, on la nomme Opéra de Pékin. La différence est importante. Un opéra n'est jamais tout à fait un théâtre comme un autre. Il est tout éclairé de la lumière fantasmatique qui s'attache à cette recherche d'un art total qu'est l'opéra comme genre théâtral. Ce bâtiment aux fonctions si strictes et si exigeantes ne se limite jamais à elles. Il est dès sa conception un symbole au sens le plus ancien, parce qu'il réunit – qu'il doit réunir –, en rétablissant une unité qui n'a peut-être été jamais que désirée, les fragments d'un tout à la fois culturel, technique et social, à la fois local et universel. Faire un Opéra est toujours une aventure pleine d'espoir et de difficultés, d'enthousiasmes et de critiques. Elle n'est pas plus sereine que ne l'était la traversée d'un océan inconnu. Elle est toute chargée de mystère, de doutes mais par-dessus tout de l'espérance d'un nouveau monde."

Conférence ici

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17 décembre 2007

 

La Depp (division des études et de la prospective du ministère) publie ses premières analyses de l'étude Pisa.

Les points faibles et les points forts
Les élèves français sont compétents lorsqu’il s’agit d’une restitution directe de connaissances mais ils ont des difficultés à les mobiliser pour expliquer des phénomènes de manière scientifique dans des situations de la vie courante non évoquées en classe.
Il leur arrive également d’utiliser leur propre expérience au lieu de mobiliser des connaissances scientifiques.
Leurs meilleurs résultats se situent au niveau de l’utilisation de faits scientifiques.
En France, les élèves se montrent plus compétents (57,5 %) que les élèves de l’OCDE (53,3 %) pour utiliser des données afin d’en tirer des conclusions ou de vérifier une hypothèse.
Ceci se vérifie principalement lorsque le support utilisé est un croquis ou bien encore un graphique pour lequel ils savent mener une analyse qualitative et quantitative .
(on observe jusqu’à 10 points de plus en pourcentage de réussite en faveur de la France).
L'étude

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Les programmes et horaires de mathématiques au lycée

Les programmes et horaires en vigueur
Classes Programmes au format pdf Horaires
Secondeprgm_seconde.pdf Sur Eduscol
hor_seconde.pdf
Première ES
Terminale ES
prgm_1ES.pdf
prgm_TES.pdf
Sur Eduscol
hor_ES.pdf
Première S
Terminale S
prgm_1S.pdf
prgm_TS.pdf
Sur Eduscol
hor_S.pdf
Première L Maths-Info
Première L option
Terminale L spécialité
prgm_info1L.pdf
prgm_opt1L.pdf
prgm_speTL.pdf
Sur Eduscol

hor_L.pdf
Première STG Rentrée 2005
Terminale STG Rentrée 2006
prgm_1STG.pdf
prgm_TSTG.pdf
Sur Eduscol
hor_STG.pdf
Première ST2S Rentrée 2007
Terminale ST2S Rentrée 2008
prgm_ST2S.pdfSur Eduscol
hor_ST2S.pdf
Première-Terminale SMSprgm_SMS.pdfSur Eduscol
hor_SMS.pdf
Première-Terminale STLprgm_STL.pdfSur Eduscol
hor_STL.pdf
Première-Terminale STIprgm_STI.pdf
prgm_STIArtsAppliques.pdf
prgm_STIGenieOptique.pdf
Sur Eduscol

hor_STIartsappliques.pdf
hor_STIcivil.pdf
hor_STIelectronique.pdf
hor_STIelectrotechnique.pdf
hor_STIenergetique.pdf
hor_STImateriaux.pdf
hor_STImecanique.pdf
hor_STIoptique.pdf

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16 décembre 2007

 

Message de Georges Brassens .

Dimanche,naguère jour de repos,je me permettrai de sortir quelque peu du cadre des Sciences (mais pas de l'Education)

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L'architecte brésilien Oscar Niemeyer a eu cent ans hier.


Sa dernière création: L'auditorium d'Ibirapuera
L'une de ses dernières créations,le musée d'art contemporain de Niteroi, en face de Rio.


L'architecte brésilien Oscar Niemeyer ,
connu pour les courbes mathématiques que le béton lui a permis de réaliser, a célébré samedi son centième anniversaire en compagnie de sa famille et de ses amis, dans sa Casa das Canoas, l'une des ses créations, à Rio de Janeiro.

À cent ans, Niemeyer continue de créer. Insatiable constructeur, homme de conviction, des brigades internationales jusqu’à aujourd’hui, il est un militant des droits humains et de la justice sociale. Oscar Niemeyer, le plus grand architecte brésilien, est aussi un citoyen engagé, un homme révolté contre les injustices sociales de son pays, adhérant au Parti communiste brésilien depuis 1945.

Son cabinet est installé au dernier étage d’un immeuble de la plage de Copacabana, où il dirige une équipe d’architectes de trois générations. Son horizon, c’est l’océan Atlantique.

Niemeyer a notamment conçu de grands équipements publics à Brasilia (cathédrale, Congrès, ministères), la résidence Copan à Sao Paulo et un musée d'art contemporain en forme de soucoupe volante à Niteroi, en face de Rio.

On lui doit aussi un centre culturel en forme d'oeil à Curitiba, le Sambodrome qui accueille le carnaval annuel de Rio et le parc Ibirapuera de Sao Paulo.

Durant la dictature militaire (1964-1985), l'architecte a vécu en France, où il a réalisé de nombreux projets. Outre le siège du Parti communiste, place du Colonel Fabien à Paris, on peut citer la Bourse du travail de Bobigny et la Maison de la culture du Havre.

Dès 1952, il a contribué avec Le Corbusier à la construction du siège de l'Onu, à New York. Au nombre de ses réalisations à l'étranger figurent également le siège de la maison d'édition Mondadori, à Milan, et un musée à Caracas.

L’année dernière, un journal de Rio a demandé à des journalistes et à des intellectuels d’établir un palmarès des cents plus grands Brésiliens. Niemeyer est arrivé en tête. Leonardo Boff, théologien de la libération, a justifié son vote : « Sa créativité est inouïe. Il a une option très nette pour la justice sociale, une grande affirmation pour la vie, pour sa beauté et l’amour des amis. Il se dit athée. Mais sa vraie religion est l’amitié. »

Le Musée national de Brasilia, qui vient d’être construit, est la nouvelle prunelle des yeux de l’architecte. Il y a osé un espace libre de 80 mètres, six fois celui de la coupole de la basilique Saint-Pierre, à Rome. L’architecture est audace, elle doit créer la surprise, enseigne-t-il.

Sa sculpture Main ouverte offrant une fleur a été inaugurée cette année à Paris par Bertrand Delanoë, au parc de Bercy, comme un premier hommage pour son centenaire.

A 100 ans, l’'architecte démarre un dernier projet en Espagne, un centre culturel international.

Ci-dessous ,une vidéo montrant le musée de Niteroi


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Marius Sophus Lie

LIE Marius Sophus, norvégien, 1842-1899
Professeur de mathématiques à Christiana (aujourd'hui Oslo) puis à Leipzig .Outre des travaux en géométrie projective de l'espace, on retient surtout de Lie ceux portant sur les structures algébriques nouvelles, principalement initiées par Jacobi et qu’il applique à la géométrie (Théorie des groupes de transformations, 1888).

En particulier, les notions de groupe et d'algèbre de Lie, où interviennent des propriétés analytiques (car initialement mises en place pour la classification d'équations aux dérivées partielles) apparaissent chez Lie dès 1873 et annoncent la nouvelle branche importante des mathématiques que sera la topologie. Ces structures trouvent aujourd'hui des applications en physique moderne : mécanique quantique et théorie de la relativité. Les travaux de Lie seront principalement poursuivis par Elie Cartan.

On a beaucoup entendu parler cette année du groupe de Lie E8.

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Avec Knol, Google s'attaque au pré carré de Wikipedia

L'encyclopédie Universalis n'a qu'à bien se tenir. Google vient d'annoncer officiellement sur son blog, qu'il travaillait à un projet d'encyclopédie en ligne collaborative répondant au nom de code Knol, contraction de l'anglais Knowledge (savoir). Tous les champs de connaissance seront explorés des concepts scientifiques à l'information médicale en passant par la géographie, l'histoire ou même les loisirs.
Encore en cours de développement, Knol n'est pas ouverte au public. Quelques contributeurs triés sur le volet pour leurs compétences ont juste été invités à participer à l'élaboration de ce savoir en ligne en début de semaine.
« Notre but est d'encourager les gens qui possèdent des connaissances particulières à écrire un article sur ces domaines. » Quant aux personnes en quête de savoir, elles pourront consulter Knol gratuitement.
Gagner de l'argent en publiant sur Knol:Le modèle n'est pas sans rappeler celui de Wikipedia, avec lequel pourtant Google prend dès le départ de la distance. « L'idée principale du projet Knol est de mettre en lumière les auteurs (...) Nous pensons que connaître l'identité des personnes qui écrivent les articles aiderait significativement les utilisateurs à mieux se servir du contenu du Web », insiste Google sur son blog. En mettant en avant les qualifications des contributeurs, le moteur de recherche devrait aussi réduire les risques de dérapages que l'on constate parfois sur Wikipedia, où les auteurs ne sont pas obligés de donner leur véritable identité (même s'ils y sont aujourd'hui fortement incités).De plus, les pages de Knol seront indexées par le moteur de recherche. En faisant une requête sur un thème particulier, comme l'insomnie par exemple, la page Knol ayant trait à ce sujet remontera en bonne place dans les résultats de Google. Les contributeurs d'un même sujet seront mis en concurrence, précise le moteur de recherche sans détailler le processus.Autre différence par rapport à Wikipedia, les contributeurs de Knol pourront gagner quelques subsides en permettant - s'ils le désirent - l'insertion de publicités contextuelles. Prochainement, Google devrait mettre à la disposition des internautes des outils pour écrire et éditer leur page Knol. Quant à la date d'ouverture officielle du service, elle est inconnue.
Hélène Puel
, 01net., le 14/12/2007 à 18h30




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15 décembre 2007

 

David Rumelhart

"All the knowledge is in the connections"
David Rumelhart
(Toute la connaissance est dans les connexions)

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La science en personnes : Portraits of Science .

Présentation de l'éditeur
Eluard disait qu'il n'existe pas de hasard, mais seulement des rencontres. L'histoire de ce livre donne, à elle seule, raison au poète. La première rencontre remonte à 2005, année où Vincent Moncorgé, photographe indépendant, présente à Philippe Gillet, directeur de l'ENS Lyon, son projet de fixer discrètement sur la pellicule la vie quotidienne des chercheurs de l'école. Le challenge est d'autant plus audacieux que Vincent ignore tout de l'univers scientifique, si ce n'est le malaise général de la recherche en France, thème qu'il souhaite approfondir et porter au grand jour. Séduit par cette approche, Philippe Gillet lui donne carte blanche, le laissant s'immerger en toute indépendance pendant plusieurs semaines, parmi les étudiants, les chercheurs et les enseignants-chercheurs de l'école. L'aventure ne pouvait s'arrêter là. Le vingtième anniversaire de l'ENS Lyon à l'horizon, l'école décide alors de marquer l'événement par l'édition d'un livre avec une centaine de clichés de Vincent Moncorgé. Et pour que l'histoire ne soit pas sans paroles, elle fait appel à Yvan Schneiderlin, rédacteur indépendant à la plume colorée, pour réaliser 25 portraits. Comme son collègue photographe, Yvan n'est pas un familier du monde scientifique. Libre de musarder là où des experts ne se seraient sans doute jamais faufilés, il n'en rend que plus humains toutes ces femmes et ces hommes qui font la science de demain.
de Vincent Moncorgé , Yvan Schneiderlin (Auteurs)

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14 décembre 2007

 

Interview d'Axel Kahn,nouveau président de l’Université René Descartes.

Axel Kahn est un scientifique et médecin généticien français, frère du journaliste Jean-François Kahn et du chimiste Olivier Kahn.Docteur en médecine et docteur ès sciences, ancien interne des Hôpitaux de Paris, Axel Kahn devient chercheur à l'INSERM avec une spécialisation en biochimie. Ses travaux portent sur les maladies génétiques, la thérapie génique, les cancers, la régulation de l'expression des gènes par les sucres, et plus récemment le foie et le métabolisme du fer. À la fin des années 1980, il se fait le porte-parole en France de la thérapie génique, mais il admettra plus tard que les perspectives de cette technologie ont été surévaluées. Il a présidé la Commission du génie biomoléculaire de 1988 à 1997. Il est nommé directeur scientifique adjoint pour les sciences de la vie de la société Rhône-Poulenc de 1997 à 1999, ce qui provoqua quelques polémiques. Il a été membre du Comité consultatif national d'éthique (CCNE) de 1992 à 2004. Il s'est notamment déclaré hostile au clonage thérapeutique, au motif qu'il « attenterait à la dignité humaine »


FS : Quel est selon vous le principal défaut de l’enseignement supérieur dans les universités françaises ?

Axel Kahn : Il y a une déconnexion entre deux choix pris dans le passé. Le premier est la décision d’amener 50 % d’une classe d’âge au baccalauréat. Le second est l’absence totale de filières spécifiques pour accueillir tous ces bacheliers. On arrive à ce résultat extravagant que dans plusieurs filières (droit, sociologie, sport…), il y a jusqu’à vingt fois plus d’étudiants en première année que le nombre de places disponibles au niveau des diplômes finaux. En médecine, il y a 60 % de perte entre la première année et la deuxième. Et on ne sait pas quoi faire de ceux qui partent… On ne peut pas se satisfaire de cette situation ! Cela ôte toute signification à la décision de départ (« amener 50 % d’une classe d’âge au bac »). C’est comme si on avait construit une belle route menant tout droit à un précipice !

FS : Comment comptez-vous vous y prendre à l'université René Descartes pour améliorer cette situation ?

Axel Kahn : Je vais faire flèche de tout bois… Par exemple, essayer de trouver des voies de sortie pour les étudiants qui ne seront pas passés en deuxième année. Plus généralement, il faudra trouver le moyen de rendre utiles les années d’études effectuées à l’université même en cas d’échec avant le diplôme final.

FS : Quelles évolutions de l’université pensez-vous mettre en œuvre ?

Axel Kahn : Je veux ouvrir l’université sur l’extérieur. D’abord en profitant de l’emplacement de l’université Descartes, installée au cœur de Paris. Ma personnalité et ma crédibilité scientifique peuvent aussi jouer un rôle. Il faut que l’université soit un lieu où le citoyen peut s’enrichir. Par exemple, il doit s’y dérouler des débats contradictoires...

FS : Etes-vous favorable à la réforme des universités prévue par le gouvernement, et donnant davantage d’autonomie aux établissements ?

Axel Kahn : Oui, j’y suis favorable. Le seul défaut de cette réforme est le manque de moyens disponibles pour en profiter pleinement. Les autres critiques qui lui sont faites ne sont pas fondées. La représentation étudiante dans les instances de direction telle qu’elle est prévue – cinq personnes plus cinq suppléants –, est supérieure à la situation actuelle. Le pouvoir de nomination du président se limite à un droit de veto, ce qui, pour moi, est une bonne chose. Quant à la compromission de l’université avec l’industrie privée, il faut être sérieux. Si, à René Descartes, je parviens à obtenir deux millions d’euros du privé, ce sera un grand maximum et cela ne représentera pas grand-chose par rapport au budget global. Enfin, l’idée que la réforme instaurerait une université à deux vitesses se heurte à une vérité : c’est déjà le cas… Toutes les universités n’ont pas la même reconnaissance.

FS : Observez-vous ce que l’on appelle la désaffection des jeunes pour la science ?

Axel Kahn : Elle est réelle. En médecine, ce n’est pas le cas, sauf pour les filières qui mènent vers la recherche. Les conditions financières et les moyens de travail ne sont pas assez attractifs.

FS : Croyez-vous à l’avènement de la médecine personnalisée, qui serait permise, un jour, par le décryptage du génome de chaque patient ?

Axel Kahn : Cela peut générer un business, oui… Car il serait basé sur la crédulité des gens, qui, elle, est un fait tangible. Pour l’industrie pharmaceutique, elle n’est pas crédible car elle signifierait qu’un médicament donné n’est utilisable que pour un nombre réduit de malades. Quant à imaginer que la connaissance du génome d’un patient permettrait de lui imposer certaines habitudes de vie, là, c’est une foutaise… Regardez la difficulté et l’énergie nécessaires pour inciter les gens à arrêter de fumer alors que les preuves de la nocivité du tabac sont connues de tout le monde ! En revanche, si de telles études permettent de mieux comprendre l’effet des produits actifs sur des personnes présentant certaines particularités génétiques, bien sûr, ce sera un progrès.

Interview publiée le 13 décembre par Futura-Sciences

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Video de l'intervention de Alain Finkielkraut à Ripostes

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13 décembre 2007

 

Pisa 2007, la réaction du mathématicien Jean-Pierre Bourguignon.

Jean-Pierre Bourguignon * a été sollicité par le journal le Monde pour réagir aux résultats de l’évaluation PISA 2007. Son interview a été publiée dans le Monde du 4 décembre. Voici le texte, dans sa version intégrale, qu’il avait rédigé à cette intention.

La façon dont les résultats de la nouvelle livraison de l’enquête PISA sur les performances des collégiens et lycéens a été reprise jusqu’à ce jour par la presse écrite et parlée est assez caricaturale, comme si un classement extrait de ce genre d’études permettait de se dispenser de savoir ce qui est mesuré et comment c’est mesuré. Nous ne sommes pas en train de suivre l’évolution du championnat de France de football dont les règles sont connues de tout le monde (ou presque).

Les résultats globaux commentés jusque là concernent essentiellement les performances d’une classe d’âge. Il s’agit donc d’une information intéressante mais qui n’est pas la seule qui mérite d’être relevée.

Comme il était apparu lors d’un colloque organisé par la Société Mathématique de France avec son homologue finlandaise, les résultats remarquables que la Finlande aligne dans ces enquêtes sont fondés sur le choix délibéré de centrer les efforts du système éducatif primaire et secondaire sur l’assurance de ne laisser personne sur le chemin dans le cadre d’une société très homogène. Un tel effort réussi est certainement louable mais il y a un prix à payer pour obtenir cela, comme nous l’ont montré les collègues finlandais, à savoir une diminution considérable des ambitions de l’école.

Devant les récits des difficultés rencontrées en France par les enseignants les plus chevronnés dans leur travail quotidien, on est obligé de reconnaître que le système scolaire français ne réussit pas à monter tout le monde à un niveau convenable. De plus la société française est bien loin d’être homogène, et on peut craindre que, de ce point de vue, les écarts ne se soient récemment creusés encore. Ceci est d’autant plus inquiétant que la société technicienne dans laquelle nous vivons aujourd’hui, et continuerons à vivre demain, a besoin de citoyens ayant des repères clairs sur un certain nombre de questions et un esprit critique développé pour pouvoir réellement participer aux choix de société qui vont être à faire dans les années qui viennent. Des efforts considérables, prenant la mesure de l’ampleur du problème et l’analysant en profondeur, doivent être faits. J’aime vraiment le slogan « Vous trouvez que l’éducation coûte cher. Essayez l’ignorance. »

Cela ne suffit pourtant pas. En effet l’avant-dernière livraison de l’étude PISA avait montré que, si l’on « oublie » (ce qu’on n’a évidemment pas le droit de faire) les élèves qui ont vraiment décroché, les performances des élèves scolarisés en France, en mathématiques notamment, étaient au contraire assez remarquables. Il est donc important d’examiner si, dans cette livraison de l’évaluation, cette situation a évolué ou non.

Vu la désaffection marquée des générations actuelles d’étudiants vers les études scientifiques, phénomène qui, lui, concerne les lycéens plutôt performants dans ces matières mais n’est pas limité à la France, on peut le craindre. Une des raisons pour le craindre sérieusement est la diminution des heures d’enseignement scientifique qui a été mise en place ces dernières années, réduction dont les effets ne peuvent être que négatifs pour cette population-là. Et on parle d’ailleurs d’aller encore plus loin dans cette direction. Le pourcentage de réussite au baccalauréat ne peut tenir lieu de seul instrument de mesure de la performance d’une génération car il est indispensable de savoir quel contenu est ainsi couvert.

*Né en 1947, Jean-Pierre Bourguignon est ingénieur de l'École Polytechnique et docteur ès sciences mathématiques. Géomètre différentiel de formation, il s'est ensuite intéressé aux aspects mathématiques des théories physiques : spineurs et opérateurs de Dirac, relativité générale. Ses domaines de prédilection sont l'estimation géométrique des valeurs propres de l'opérateur de Laplace-Beltrami, la géométrie kählérienne et plus récemment la géométrie finslérienne. Directeur de recherche de classe exceptionnelle au CNRS, il est actuellement directeur de l'Institut des hautes études scientifiques à Bures-sur-Yvette et professeur de mathématiques d'exercice partiel à l'École Polytechnique. Depuis 1996, il est membre de l'Academia Europaea et depuis 2002 associé étranger de l'Académie Royale Espagnole.

Membre élu du comité national de la recherche scientifique à deux reprises, il a présidé la commission "Mathématiques et modèles mathématiques " de ce comité et siégé au conseil du département "Mathématiques et physique de base " et au Conseil scientifique du CNRS. Il a également dirigé de 1990 à 1994 le Centre de mathématiques de l'École Polytechnique. Il a été secrétaire de la commission des échanges et du développement de l'Union mathématique internationale de 1987 à 1990, président de 1990 à 1992 de la Société mathématique de France et président de 1995 à 1998 de la Société mathématique européenne. A l'étranger, il a été de 1994 à 2001, membre du Conseil scientifique du Mathematisches Forschungsinstitut d'Oberwolfach (Allemagne) et il est depuis 1997, membre du Conseil Scientifique de l'Institut Erwin Schrödinger de Vienne (Autriche). Depuis 1999, il est membre du Comité pour les Mathématiques du Fonds national de la recherche scientifique (Belgique) et depuis 2001, membre du Conseil scientifique de l'Institut Bernoulli à l'École Polytechnique Fédérale de Lausanne (Suisse).

Jean-Pierre Bourguignon a reçu la médaille de bronze du CNRS en 1977, puis en 1987, le prix Paul Langevin de l'Académie des Sciences de Paris et le prix du meilleur film pour l'enseignement et la recherche au festival international du film scientifique de Palaiseau pour "Tambour, que dis-tu ? " réalisé en collaboration avec Yves BAMBERGER et François TISSEYRE. En 1997, il s'est vu attribuer le prix du Rayonnement français pour les sciences physiques et mathématiques de l'Association pour le rayonnement français, géré par l'Académie des sciences de Paris.


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Les métiers de l’ingénierie industrielle

Une conférence de l'UTLS au lycée Langevin (83 La Seyne sur Mer)
tenue le 05/12/2007 par Julien Pouillot

conférence ici

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Les mathématiques dans la nature

Pourquoi le pelage est-il tacheté pour certains animaux et rayé pour d'autres? Pourquoi les taches de la girafe sont-elles plus grosses et de forme différente de celles du léopard ? Pourquoi certains animaux, comme la souris et l'éléphant, n'ont-ils pas de motifs ? Pourquoi y a-t-il des animaux à corps tacheté et à queue rayée mais jamais l'inverse, c'est-à-dire à corps rayé et à queue tachetée?

Toutes ces questions ont aujourd'hui une réponse mathématique. Le modèle décrit la façon dont réagissent et se propagent sur la peau deux produits chimiques différents : un qui colore la peau et un qui ne la colore pas; ou plus précisément, un qui stimule la production de mélanine (colorant la peau justement) et un qui inhibe cette production.

Ce qui est remarquable, c'est que l'équation montre que les différents motifs de pelage dépendent seulement de la grosseur et de la forme de la région où ils se développent. Autrement dit, la même équation de base explique tous les motifs. Mais alors, pourquoi le tigre et le léopard ont-ils des motifs différents puisque leurs corps sont très similaires ? Parce que la formation des motifs ne se produirait pas au même moment durant la croissance de l'embryon. Dans le premier cas, l'embryon serait encore petit et, dans l'autre, il serait beaucoup plus gros.

La suite ici

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Complexités (de Jean-Paul Delahaye)



On doit à Jean-Paul Delahaye nombre d’ouvrages passionnants pour qui apprécie la beauté des mathématiques ,entre autres le fascinant nombre pi, son best-seller, mais aussi Les inattendus mathématiques : Art, casse-tête, paradoxes, superstitions ,etc...
Aux limites des mathématiques et de l’informatique, son dernier ouvrage entraîne le lecteur dans de vertigineuses questions touchant tant aux maths qu’à l’informatique.

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12 décembre 2007

 

Stefan Banach

"Un mathématicien est une personne qui peut trouver des analogies entre les théorèmes ; un meilleur mathématicien est celui qui peut voir des analogies entre les démonstrations. Les très bons mathématiciens sont ceux qui peuvent déceler des analogies entre les théories. Mais on peut supposer que le meilleur des mathématiciens, est celui qui peut voir des analogies entre les analogies."


Stefan Banach fut un mathématicien polonais. Il fut étudia à l'école polytechnique de Lvov en Pologne (aujourd'hui cette ville est en Ukraine) en 1910 avant de devenir professeur à l'université. Il est l'un des fondateurs de l'analyse fonctionnelle. On lui doit les espaces de Banach.
Un espace de Banach est un espace vectoriel normé complet (c'est-à-dire un espace vectoriel dans lequel toute suite de Cauchy converge)
De nombreux théorèmes portent son nom, soit qu'il les ait démontrés lui-même, soit qu'ils fassent référence à ses idées, tels le théorème de Hahn-Banach de prolongement des formes linéaires continues, le théorème de Banach-Steinhaus, de Banach-Alaoglu, le théorème du point fixe de Banach, ainsi que le paradoxe de Banach-Tarski.

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L'Inspection générale veut définir un temps spécifique pour l'éducation aux médias au collège.

"Jamais l’École n’avait été interpellée de manière aussi forte et aussi urgente que depuis le développement d’Internet, qui apparaît comme une des plus grandes mutations techniques de l’histoire humaine – au même titre que l’invention de l’imprimerie ou celle de l’électricité".
Pour les inspecteurs généraux Catherine Becchetti-Bizot et Alain Brunet, auteurs d'un rapport de l'Inspection générale sur l'éducation aux médias, Internet vient affirmer l'urgence de redéfinir l'éducation aux médias.
"Internet présente, en effet, cette particularité d’être un « méta-média » rassemblant et combinant sur un même support tous les médias traditionnels, leur apportant de la profondeur et de la complexité, les concurrençant sur leur propre terrain, les rendant accessibles pratiquement à toute heure et en tout lieu et transformant rapidement les comportements et les pratiques sociales….Une illusion de surpuissance et de liberté se dégage de ces pratiques, alors même que les risques de dépendance et de manipulation sont considérablement accrus. Mais c’est surtout l’influence de ces nouveaux outils sur les modes d’apprentissage (la manière dont se construisent les savoirs) et sur la circulation des connaissances et des idées qui interroge l’École : « De l’enfant éduqué au sein d’une communauté fermée dans une logique d’héritage culturel et de tradition orale, nous sommes passés à l’enfant surexposé à l’information fragmentée accessible à travers des moyens technologiques ».
Jamais la possibilité de collecter, de traiter et de diffuser une telle quantité d’informations n’avait été mise à la disposition des élèves. Ce sont les canaux d’accès au savoir qui se sont déplacés. Cette situation engendre de nouveaux risques et implique de nouvelles responsabilités, vis-à-vis desquelles l’École a très certainement un rôle important à jouer".

Un article du café pédagogique

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11 décembre 2007

 

Jusqu'où ira Alexis Lemaire?

Le prodige français des mathématiques Alexis Lemaire a battu aujourd'hui son propre record de calcul mental en extrayant la racine treizième d'un nombre à 200 chiffres en 70,2 secondes, a annoncé le musée des Sciences de Londres où se déroulait l'événement.
Ce nombre à 200 chiffres avait été choisi au hasard par un ordinateur. Un peu plus d'une minute et dix secondes plus tard, le jeune étudiant de 27 ans en avait calculé mentalement la racine treizième : 2.407.899.893.032.210, qui multiplié 13 fois par lui-même donne le nombre initial, une prouesse présentée comme un nouveau record du monde.

Le précédent record de ce doctorant en intelligence artificielle à Reims (France), établi mi-novembre à New York, était de 72,4 secondes. "Il s'est assis, le silence s'est fait, et d'un coup il a trouvé la solution, c'était incroyable", a commenté Jane West, chef du département de mathématiques au musée des Sciences.

Source : AFP

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PISA ne dit pas l’essentiel…

PISA n’est qu’un « thermomètre », contestable comme tout thermomètre. Il confirme cependant ce que nous avançons depuis un certain temps ! Mais l’essentiel n’est pas là… Qu’ont réellement appris les élèves en fin de scolarité obligatoire ? En termes de connaissances bien sûr, mais également en termes de démarches ou d’esprit scientifique ? Qu’en font-ils ensuite sur un plan personnel, professionnel ou sur un plan citoyen, face aux enjeux d’une société transformée par les sciences et les techniques. Sur ces plans, PISA est muet ; or le bilan est plus dramatique et les savoirs importants ne sont pas à l’école.

Chaque année, nous organisons des tests sur le niveau du savoir scientifique chez des étudiants, deux ans après leur scolarité secondaire. Les résultats ne laissent aucune place au doute ; en tout cas, ils interrogent fortement. Prenons le cas de l’ADN en biologie, un sujet largement enseigné et fortement médiatisé. Deux à trois ans après, on constate qu’ils n’ont retenu qu’une vague image de double hélice : un savoir factuel, en aucun cas opératoire. Les confusions sont multiples entre « gènes », « chromosomes » et « ADN » ; de même, les liens avec la fabrication des protéines ne sont pas établis.

En physique, ils se souviennent de formules, de même qu’en chimie. Toutefois leur signification, leur domaine d’application leur reste largement inconnu. Ainsi il leur est difficile de distinguer : « force », « énergie », « travail » et « puissance ». Et les obstacles sont partout, à commencer dans les niveaux d’organisation de la matière. Il n’est pas rare de trouver des cellules dans les chromosomes ou les atomes, et ces derniers dans les particules élémentaires !

Les sciences ennuient à l’école :

A la limite, ces questions de connaissances ne sont pas les plus graves. Ce qui chagrine est surtout quelque chose que ne met pas en avant l’évaluation PISA : c’est le sentiment d’ennui et de désintérêt pour les sciences qui ressort des entretiens. Cet enseignement tel qu’il est pratiqué décourage, voire dégoûte la plupart des jeunes. Nombre d’heures de cours sont jugées comme « rébarbatives », voire « imbuvables »

L’acquisition d’une démarche proprement scientifique est évacuée au profit de l’apprentissage de définitions et de procédés standards. Les élèves ont l’impression que l’enseignement sous-estime l’expérience et leurs capacités de jeunes en leur présentant les phénomènes hors des conditions réelles dans lesquelles ils se produisent. Pour eux, « Ils (les enseignants) s’intéressent plus à la note qu’au savoir»… Les jeunes disent y apprendre « des formules toutes faites » au détriment d’une réflexion personnelle. Ils y accumulent des « sommes des détails, mais… on ne comprend rien ». Ils ont le sentiment qu’on leur fait faire des sciences pour elles-mêmes. L’enseignement leur paraît répondre à des questions qui ne sont pas les leurs… mais surtout avance des savoirs sur des questions qui ne sont même pas posées ! Bref, l’enseignement scientifique est jugé « trop obscur » : c’est une « science coupée du réel » et qui n'introduit pas aux « modes de pensée pour affronter le monde de demain ». « On n’y apprend pas les repères pour notre époque». Dès lors, la démotivation s’installe et… les mêmes erreurs se perpétuent de la maternelle à l’université.

Plus grave encore, l’éducation scientifique est jugée comme une fabrique d’exclusions. De nombreux adolescents et jeunes adultes ne voient en elle qu’un facteur de sélection scolaire, par l’échec, au même titre que les mathématiques.
Rien d’étonnant alors que le nombre d’étudiants dans les branches scientifiques soit partout en diminution… La physique devient la branche la plus sinistrée : en Allemagne, on constat une diminution de moitié des inscriptions en physique en 10 ans, en France, moins 12% chaque année. En Grande-Bretagne, la situation devient franchement alarmante et le renouvellement des chercheurs n’est plus assuré.
Pourtant, les très jeunes enfants aiment les sciences et sont enthousiastes. Observons le succès des activités de découverte à l’école, comme la Main à la pâte ou autres, le propositions extra-scolaires des Petits débrouillards, de Planète Sciences, Objectifs sciences et autres fêtes comme les « miniU », les miniLabs… Que se passe-t-il ensuite ?

Les enquêtes, réalisées en France, mais pas seulement en Europe (Eurobarometer 2005), montrent que les sciences font aujourd’hui partie des matières scolaires les moins appréciées. L’école ne peut certes pas tout expliquer à elle seule. Elle vit les conséquences d’un mouvement plus général. La science ne fait plus rêver ; les icônes populaires ne sont plus Einstein ou Pasteur. La croyance dans un lien indéfectible entre progrès scientifique et progrès humain s’est effondrée.

Un article d'André Giordan .La suite ici.

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Résolutions pour repartir du bon pied.

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Bientôt les bulletins scolaires: Préparez vos parents.



Dessin de Serge Cecconi

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10 décembre 2007

 

PISA pour légitimer les réformes.

Le Japon, comme l'Allemagne, l'Autriche ou encore la Suisse, fait partie des pays qui ont entrepris des réformes éducatives après avoir connu un véritable " choc PISA " à la révélation de leurs mauvais résultats.

" Le Japon ou la Suisse ont réagi en mettant en place un système d'évaluation national de leurs élèves. En Allemagne, un certain nombre de réformes en cours découlent de PISA ", explique Nathalie Mons, maître de conférences en sciences de l'éducation à l'université Grenoble-II.

En France, PISA 2003 n'a pas été prise très au sérieux.

Avec l'édition 2006, les choses pourraient changer. Car, selon Nathalie Mons, " un pays est "mûr" quand il existe un questionnement sur la qualité du système éducatif ". De plus, " l'existence d'un gouvernement qui a un autre système de références que les acteurs de l'éducation est aussi un élément déclencheur, tout comme l'absence ou la faiblesse de l'évaluation des élèves. Tous ces éléments sont réunis aujourd'hui en France ", analyse la chercheuse.

Celle-ci reste prudente sur l'effet du classement. " Est-ce PISA qui induit vraiment les réformes, ou ces projets préexistaient-ils et ont été a posteriori légitimés par l'étude ? ", se demande l'universitaire. Depuis plusieurs semaines, le ministre de l'éducation nationale, Xavier Darcos, multiplie les références aux études internationales.

Lundi 3 décembre, sur France-Culture, M. Darcos évoquait ainsi les mauvais résultats en mathématiques des élèves français pour justifier de " remettre de l'école dans l'école " et plaider en faveur d'un recentrage du primaire sur l'acquisition des savoirs fondamentaux, l'un des axes de sa future réforme.

Extrait d'un article de Catherine Rollot et Marie de Vergès

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«C'est dans la nature du chercheur de vouloir être le premier»Entretien avec Albert Fert, prix nobel de physique 2007

Vous venez de recevoir le prix Nobel de physique, avec l'Allemand Peter Grünberg. Comment êtes-vous devenu physicien ?

Mon père était physicien, professeur à l'université de Toulouse et spécialiste renommé de microscopie électronique. J'admire le courage qu'il a démontré pour en arriver là : fils de maréchal-ferrant, il avait étudié à l'école normale d'instituteurs de Carcassonne, continué jusqu'à l'agrégation de physique, et était devenu professeur de lycée. Puis, à son retour de cinq ans de captivité en Allemagne et à près de quarante ans, il avait préparé un doctorat et avait commencé sa carrière universitaire. J'ai eu un parcours plus facile. Après une enfance dans la ferme de mes grands- parents maternels dans l'Aude jusqu'au retour de mon père d'Allemagne, j'ai passé mon adolescence à Toulouse où j'ai étudié au lycée Fermât. J'ai constaté que j'étais bon en physique et mathématiques et, comme Paris m'attirait, j'ai visé les grandes écoles et je suis entré à l'Ecole normale supérieure de Paris.

Pourquoi la physique, comme votre père ?

J'étais meilleur dans cette discipline qu'en maths. A l'époque où j'étudiais Rue d'Ulm, un nouvel enseignement de matière condensée, lancé par Jacques Friedel, m'a attiré. Le sujet de ma thèse, dirigée par Ian Campbell et soutenue en 1970, était de tester une prédiction du futur prix Nobel de physique 1977, Nevil Mott, sur l'influence du spin des électrons dans les propriétés de conduction électrique des métaux magnétiques (lire les Repères p. 58). Au départ, j'étais impressionné par le vaste monde de la physique. Je me demandais ce que je pourrais apporter de plus. Mais ma thèse a bien marché, j'ai pu bien éclaircir cette influence du spin, ce qui a même jeté les bases de la spintronique d'aujourd'hui.

Si vous deviez choisir aujourd'hui une orientation professionnelle, iriez-vous vers la physique ?
Il est vrai que les carrières scientifiques sont moins faciles aujourd'hui. Mais la science est toujours excitante. Le progrès n'est pas saturé. Il reste des choses à découvrir. Je me souviens dans les années 1980, lors d'un jury de thèse avec Pierre-Gilles de Germes (prix Nobel de physique en 1991), avoir entendu celui-ci dire que la physique de la matière condensée, et en particulier du magnétisme, était sans issue. Il s'est trompé ! J'explique âmes étudiants que la recherche est un métier créatif et en plus une aventure qui réserve souvent de bonnes surprises.

La nature de la physique a-t-elle changé ?

Lorsque j'ai commencé, on observait la Nature, par exemple en cherchant à comprendre les propriétés des matériaux naturels. Aujourd'hui, grâce aux nanotechnologies, le chercheur a une démarche différente. Il peut imaginer et fabriquer des structures nouvelles, à l'échelle du nanomètre, pour créer des propriétés d'une matière devenue en quelque sorte artificielle. Les nanotechnologies sont un outil fantastique pour la recherche.

Et dans la façon de faire de la recherche au quotidien, les choses ont-elles changé ?

Incontestablement. Le rythme de la communication s'est accéléré. Les publications sont plus nombreuses mais, en revanche, leur rigueur a sans doute baissé; le spectaculaire passe souvent avant le profond. Par ailleurs, la paperasse a augmenté : rédaction de projets, rédaction de rapports, etc. Il faudrait diminuer ça. La compétition est toujours là. C'est dans la nature du chercheur de vouloir être le premier et faire gagner ses idées. Le fair-play n'est pas toujours au rendez-vous.

Justement, on vous présente comme l'inventeur du MP3 ou des disques durs...
Cela m'amuse, mais c'est un peu agaçant car c'est inexact. Peter Grünberg, du Centre de recherches de Jülich (Allemagne), et moi-même avons découvert un nouveau phénomène physique, la magnétorésistance géante (GMR). Notre découverte fondamentale a servi de base au développement des nouvelles têtes de lecture de disque dur qui ont permis de stocker des quantités toujours plus grandes d'information depuis dix ans. Ces développements ont été effectués par des entreprises, pas par nous. Nous avions tous les deux enregistré des brevets, mais celui de Grünberg a gagné la course de vitesse... et les royalties. Permettez-moi d'ajouter que le concept de vanne de spin utilisé dans les applications est dans le brevet de Grûnberg et que personne d'autre ne peut s'en attribuer l'invention. Personnellement, je regrette que le brevet français sur la GMR soit arrivé trop tard, mais j'aime surtout avoir ouvert un nouveau champ de recherche et contribué à son développement. La spintronique a révélé de nombreux phénomènes, ouvert des directions de recherche excitantes, et va avoir des applications dans des technologies très diverses.

Vous êtes donc toujours actif ?

Oui, nous avons plein d'idées en spintronique. Ainsi, nous travaillons sur des nanopuces capables de générer des micro-ondes avec une grande flexibilité du contrôle de la fréquence émise. Leurs applications pourraient être importantes dans les communications sans fil (Wi-Fi, Bluetooth, téléphones portables...). Nos expériences marchent bien mais, avec une seule nanopuce, la puissance émise est trop faible. Il faudrait en synchroniser plusieurs pour l'augmenter, ce qui soulève des problèmes nouveaux, des problèmes spécifiques d'une dynamique complexe entre ordre et chaos. C'est très motivant. En plus, la concurrence est rude, y compris en France, avec des laboratoires excellents à Orsay ou à Grenoble.
Tout récemment aussi, nous avons étudié les avantages de nanotubes de carbone pour réaliser des transistors à spin performants. Nous nous sommes également lancés sur l'étude d'un autre matériau à la mode, le graphène, qui est en fait un nanotube déroulé (voir Sciences et avenir n°726, juillet 2007).

Vous effectuez vos recherches dans une unité mixte privé/public (Thales/CNRS et université d'Orsay). Qu'est-ce que cela change ?

Notre recherche est fondamentale mais elle prend en compte les préoccupations de Thaïes. Notre équipe détient ainsi de nombreux brevets. De notre côté, nous profitons des questions pertinentes que posent les applications. Par exemple, dans le cas des oscillateurs microondes, la question de la puissance nous a conduits au problème intéressant de la synchronisation d'oscillateurs.

Les collaborations entre privé et public sont rares en France. Comment est née la vôtre ?

Mes travaux sur la GMR n'auraient pas été possibles sans la collaboration avec Thomson. L'université d'Orsay ne disposait pas des machines de dépôt sous ultravide pouvant réaliser des multicouches de quelques atomes d'épaisseur seulement. En fait, un de mes premiers doctorants, Alain Friedrich, travaillait dans le laboratoire de Thomson voisin. On se rencontre, on discute, des idées de collaboration ont germé. Sans ce type de relations personnelles, les collaborations sont plus difficiles à établir. Finalement, une découverte est la combinaison de plusieurs facteurs. Il nous fallait des connaissances scientifiques - les idées de ma thèse ainsi que certains premiers résultats de Grûnberg - et des connaissances techniques - apportées, donc, par le privé.

Le fossé public/privé paraît large en France...

C'est effectivement une faiblesse de la situation française. La collaboration entre Thomson/Thales et le CNRS a été facile à établir mais, dans d'autres secteurs industriels, le monde de la recherche est moins connu. La situation n'est pas la même aux Etats-Unis, par exemple, où la proportion de docteurs dans l'industrie est plus grande. Les thèses ne sont pas valorisées dans nos entreprises. Et les grandes écoles n'incitent pas à faire des thèses. Résultat, de bons universitaires français se retrouvent à faire des carrières industrielles en Californie !

Comment y remédier ?

Il faut valoriser la thèse. Reconnaître le doctorat dans les conventions salariales des entreprises permettrait d'inciter les jeunes ingénieurs à passer ce diplôme et attirerait des chercheurs vers l'industrie. Un autre moyen d'incitation à l'embauche de docteurs est peut-être d'utiliser le dispositif du crédit impôt recherche, une aide fiscale aux entreprises effectuant de la recherche et développement.

La création d'entreprise vous a-t-elle tenté ?

La recherche fondamentale est excitante, j'ai eu aussi la possibilité de diriger une bonne équipe, et je suis resté dans la recherche. Mais certains de mes anciens collaborateurs ont créé leur entreprise comme Kamel Ounadjela en Californie ou Thierry Valet en France avec la société InSilicio qui fait du calcul numérique pour les entreprises.

Comment jugez-vous l'état de la recherche française ?

Il y a une recherche de qualité, qui ne se mesure pas qu'en prix Nobel ! Bien sûr, dans mon domaine, si je compare à l'effort japonais, nos moyens sont en retrait. Mais nous ne nous en tirons pas si mal. Je tiens à dire que la qualité de notre recherche, au moins dans ma discipline, doit beaucoup au CNRS. Cet organisme possède une stratégie de long terme, une capacité de coordination et de mise en réseau ainsi qu'une politique scientifique cohérente. Il a su éviter la dispersion des moyens. Il y a aussi un dialogue avec les chercheurs. Lorsqu'une idée est bonne, elle peut être mise en pratique rapidement. L'unité mixte Thales/CNRS a ainsi été créée en moins d'un an. Cette réactivité est importante.

Que vous inspirent les changements récents dans le paysage de la recherche ?

La création de l'Agence nationale de la recherche (ANR) est une bonne chose, mais l'ANR et le CNRS ont des rôles différents. L'ANR finance des projets à relativement court terme et est bien adaptée pour lancer de bonnes équipes sur des thèmes prioritaires. Elle l'est moins pour coordonner les recherches de l'ensemble des laboratoires français. C'est un dispositif complémentaire du CNRS, qui doit rester l'outil de coordination et de réflexion sur la stratégie de long terme.

Et les universités ?
Une grande partie de la recherche se fait dans des unités mixtes associant CNRS et universités. Mais c'est souvent le CNRS qui a la maîtrise de la politique scientifique. Notamment parce que la surcharge de travail des enseignants-chercheurs est trop importante et que peu d'entre eux peuvent encore être les moteurs de la recherche dans les unités mixtes. Songez que je donnais presque trois fois moins de cours à mes débuts qu'un jeune maître de conférences aujourd'hui. Et mon volume horaire était comparable à celui des bonnes universités américaines. J'avais le temps de bien approfondir mes sujets de recherche et mes cours, ce qui est devenu très difficile pour mes jeunes collègues. Je souhaite que les bons enseignants-chercheurs des bons laboratoires puissent avoir à nouveau les moyens et les conditions de travail pour être compétitifs. On pourrait imaginer des modulations ou décharges d'enseignement ou des échanges avec le CNRS... Cela pourrait aller de pair avec une gouvernance améliorée de la recherche par les universités. On doit, d'une part, conserver l'outil performant CNRS et, d'autre part, aller vers une articulation plus équilibrée de la gouvernance de la recherche par les deux entités.

Est-ce un message à faire passer aux politiques ?

Des réformes sont en cours, ça peut aller dans une bonne ou une mauvaise direction. J'espère qu'avec le prix Nobel, mon avis sera un peu entendu !

David Larousserie Sciences et Avenir

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