26 mars 2009

 

Mikhaïl Gromov prix Abel de mathématiques

Le prix Abel, récompense norvégienne couronnant des avancées dans les mathématiques, a été attribué jeudi au Franco-russe Mikhaïl Leonidovich Gromov, professeur de l'Institut des Hautes Etudes Scientifiques (IHES), "pour ses contributions révolutionnaires à la géométrie".

La récompense confirme la bonne santé de l'école française de mathématiques.

Censé pallier l'absence de prix Nobel dans ce domaine, le prix Abel a récompensé deux autres mathématiciens français, Jean-Pierre Serre (2003) et Jacques Tits (conjointement avec l'Américain John Griggs Thompson, 2008), depuis sa création il y a six ans.

"Mikhaïl Gromov est toujours à la poursuite de nouvelles questions et pense constamment à de nouvelles solutions pour résoudre des problèmes longtemps restés sans réponse", a estimé le comité Abel dans ses attendus.

"Il a produit des travaux originaux, d'une grande profondeur, et demeure remarquablement créatif. Les travaux de Gromov continueront d'être une source d'inspiration pour de futures découvertes mathématiques", a ajouté le comité.
(Le théorème de non-tassement,démontré par Gromov en 1985,a révolutionné le domaine de la géométrie symplectique.)

Né le 23 décembre 1943 à Boksitogorsk en Union soviétique, M. Gromov a été naturalisé français en 1992.

Très dépouillée, la page personnelle de "Misha Gromov" sur le site de L'IHES montre la photo d'un singe en guise de portrait.Sur la photo ci-dessus ,il a effectivement l'air malin comme un singe .

Nota bene : ne pas confondre "la santé de l'école française de mathématiques" et"la santé des mathématiques dans les écoles françaises" ( ou celle des professeurs) ;-)

PS :
Ci- dessous le discours prononcé par Mikhaël Gromov le 23 juin 1997
lors de la séance solennelle de réception des nouveaux Membres de l'Académie des sciences :

L'idée d'un espace dans la géométrie moderne

On peut penser qu'une collection d'objets presque quelconques, mathématiques ou physiques, est comme un espace géométrique multidimensionnel. Par exemple, les états d'un système mécanique forment un espace. Un autre exemple, d'origine biologique, est celui des espaces des génotypes et des phénotypes où l'on a une application entre les deux espaces donnée par morphogenèse. Mais, pour avoir un véritable objet mathématique, au delà du mot "espace", on a besoin d'une structure géométrique qui possède au moins, en principe, une symétrie particulière, qui est souvent plus forte que ce que l'on pouvait espérer auparavant. Ainsi l'espace-temps de la Relativité générale a pour groupe de symétrie infinitésimale le groupe de Poincaré et les espaces géométriques des systèmes dynamiques Hamiltoniens sont munis de structures symplectiques, dont le groupe de symétrie est bien plus grand.
Il n'y a pas de recette universelle pour introduire une structure géométrique utile. Mais très souvent, on a une structure métrique qui reflète l'idée naïve que deux objets sont proches ou loin l'un de l'autre. Les cas plus sophistiqués sont les structures Lorentziennes ou Hamiltoniennes citées ci-dessus, aussi bien que les structures complexes, qui jouent un rôle fondamental en mathématiques pures et en physique théorique. L'objectif principal de la géométrie consiste en une étude systématique des espaces de tous les types possibles. Une idée guide est le principe du "passage du local au global". Beaucoup de recherches, dont les miennes, suivent cette route, où l'on part de l'information locale, par exemple donnée par la courbure, et où on veut arriver a une conclusion globale, par exemple de nature topologique. Plusieurs succès ont été obtenus dans ce programme, mais la plupart des problèmes profonds restent ouverts.

Pour en savoir plus sur cette personnalité hors du commun

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